Les good vibes de POZDE, du graff à la galerie d’art

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Ses amis l’appelle “Olive” et il signe ses oeuvres “POZDE” (prononcez “pozdé”, vous comprendrez plus bas pourquoi) et se dit “peintre en bâtiment” avec humour. Passé par l’univers de la street, du graffiti, puis par la création graphique sur ordinateur (entre autres), Olivier Gianotti manie depuis 2 ans aujourd’hui pinceaux et acrylique sur toiles et papier : “J’avais envie de formaliser mon travail de peinture sur un support conventionnel en me confrontant à des contraintes plus traditionnelles”. Si pour sa toile “Sans titre n°1”, il voulait “créer une césure, une séparation marquée” avec son passé de “graffeur”, il avoue lui-même : “La bombe m’a rattrapé !” Il n’a, en effet, pas délaissé “la spray” pour des spécificités techniques notamment et créer ainsi des dégradés, exceptionnellement maîtrisés. “La peinture acrylique n’offre pas non plus le même panel de couleurs que les bombes, il faut faire des mélanges pour créer une nouvelle teinte…” Et il possède une belle collection de bombes, “environ 80” me glisse-t-il, avec parfois des références en plusieurs exemplaires.

Sa démarche picturale “expérimentale”, comme la qualifie lui-même POZDE, aboutit à des oeuvres graphiques chaleureuses hyper colorées, pleine de good vibes. Des formes en 3D, des lignes, des aplats… structurés et déclinés sur toiles carrées allant jusqu’à 1m ou du papier format raisin. “Chaque composition s’arrête ou s’équilibre quand j’ai l’impression – ou que je pense savoir – qu’un élément, ou un ensemble d’éléments, est à sa place. Je cherche le rythme, une certaine dynamique. Je ne fais pas de figuratif, que de l’abstrait”, m’explique-t-il. Et pour ça, il peut passer des heures pozé posé face à sa toile, ou ses toiles car il peut en produire plusieurs en même temps, à s’interroger sur des mariages de couleurs, la position d’un triangle ou d’un trait… J’ai eu la chance de partager plusieurs moments privilégiés avec lui, en pleine création. J’ai été étonnée de le voir manier, outre la peinture acrylique, des outils comme le scotch, des spatules, des éponges, de la pâte “drawing gum” ou encore du sable pour créer des jeux de matière intéressants que j’avais toujours terriblement envie de toucher ! Les formes, laissées parfois en apesanteur, prenaient vie entre ses mains, dans un mouvement étudié, comme dans un univers mystérieusement cosmique.

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Vandale “pozé”

Son approche d’artiste-peintre est radicalement opposée à son passé de graffeur, “de vandale” dit-il. “J’ai peint des terrains vague, des stores mais aussi des trains, des métros,…” se souvient POZDE. Il me confie :  “Tu dois faire vite, tu as 20 minutes pour peindre… C’est une putain de montée d’adrénaline !”. A 33 ans, il continue de graffer, “deux fois par mois, mon rythme de croisière”, dans des entrepôts, des spots reculés, cachés, abandonnés, où il est tranquille. “Je préfère l’esthétique et la technique, moi je suis un graffeur lent, précis”, sourit-il. Perfectionniste je dirais même. Son travail sur mur, surtout des lettres polymorphes multistyles et multicolores, est à l’image de ses toiles : coloré, graphique, vibrant. 20 ans après avoir vu à Toulon les premiers graffs du crew M2F avec COSE et KEL2, et aussi ceux de CROME ou d’APERO et ATROS, et depuis l’an 2000, date de son premier petit tag, POZDE évolue et n’a de cesse de se remettre en question. “C’est mon pote CELIO, de la première génération de graffeurs toulonnais qui m’a initié au dessin quand j’étais en seconde au lycée Bonaparte. Il me mettait des tartes et me disait : ‘Tu n’iras pas dans la rue tant que tu ne sauras pas bien dessiner'”. Et il peut le remercier. “J’ai façonné mon style pendant 10 ans.” En aparté, il a aussi façonné son identité. POZDE c’est “DEPOZ” en verlan (à l’envers quoi) le nom qu’il s’était choisi au commencement. Car entre graffeurs, il est courant de se demander : “Qu’est-ce que tu poses ?” qui signifie “Qu’est-ce que tu signes ?”. Après être monté à Paris vers 2002/2004, POZDE est devenu un véritable acteur du milieu du street art. Il s’est assagi aussi depuis. “Les courses poursuite graffeurs/flics la nuit et le taff de prof en création graphique le jour dès 8h n’étaient pas vraiment compatibles !” Désormais en 2017, de retour à Toulon depuis 2 ans, il expose en galerie d’art ses oeuvres plus classiques, quoique. Les plus petits formats (33cmx24cm) sont des toiles mystérieuses “à gratter” (dès 80€). “Je réfléchis déjà à ma prochaine exposition grâce au regard des visiteurs qui m’apportent un regard extérieur… Je vais encore évoluer vers de nouveaux formats et supports ainsi que dans ma démarche…” Certains amateurs d’art de passage chez LES FRANGINES le comparent déjà à “l’héritier de Kandinsky”, pionnier de l’art abstrait, une de ses influences majeures… Je le sens, POZDE est un talent toulonnais à suivre !

Le travail de POZDE est à découvrir à la galerie LES FRANGINES 
située rue Pierre Semard 83000 Toulon jusqu'au 18 mars 2017 de 11h à 18h (sauf dimanche et lundi)
Et aussi sur son site www.pozde.com - sa page Facebook - son compte Instagram

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2 Comments
  • Michelle
    10 mars, 2017

    Vous avez un don Julie pour trouver les pépites toulonnaises !!!! Quel talent POZDE mérite cette mise en lumière, bravo à la jeune génération d’artistes

    • Julie with Love
      10 mars, 2017

      Oh merciii Michelle ! Je vous invite à aller découvrir son travail de vos propres yeux !

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